17 Jan Comprendre la Nuance entre Autonomie et Indépendance en Ergothérapie 🌟
En ergothérapie, la compréhension approfondie des concepts d’autonomie et d’indépendance revêt une grande importance, car ils constituent les piliers de notre intervention. Bien que souvent utilisés de manière interchangeable, ces termes ont des significations distinctes qui méritent d’être explorées pour une meilleure appréciation de leur pertinence dans le contexte de la réadaptation. Cet article vise à clarifier ces nuances et à approfondir la compréhension de l’ergothérapie.
L’Autonomie, un Pilier Fondamental 🚀 :
Dans le contexte de l’ergothérapie, l’autonomie se réfère à la capacité d’une personne à prendre en charge ses propres activités quotidiennes. Cela englobe la compétence à accomplir diverses tâches de manière efficace, en tenant compte des capacités et des limitations physiques, cognitives et émotionnelles. En d’autres termes, être autonome signifie être capable de gérer ses besoins quotidiens de manière adaptée, ce qui implique une prise de décision informée et une compréhension de ses propres capacités. Les ergothérapeutes travaillent en collaboration avec les individus et leurs proches pour renforcer cette compétence, en les aidant à développer des stratégies et des compétences adaptatives qui favorisent une autonomie accrue dans leur vie quotidienne. (résumé en deux mots : pouvoir faire)
L’Indépendance, un Pilier très important également 🌐 :
L’indépendance va au-delà de l’autonomie en incluant la capacité à fonctionner de manière autonome tout en étant détaché des contraintes extérieures. Être indépendant implique non seulement la gestion réussie des activités quotidiennes, mais aussi la possibilité de participer activement à la société de manière autonome. Cela englobe souvent des compétences plus larges, telles que la capacité à travailler, à s’engager socialement et à contribuer de manière significative avec les autres. Ainsi, tout en encourageant l’autonomie, l’ergothérapeute vise également à cultiver des compétences qui favorisent l’indépendance globale, permettant aux individus de réaliser leur plein potentiel dans divers aspects de leur vie. (résumé en deux mots : vouloir faire)
La Synergie entre Autonomie et Indépendance 🤝 :
En conclusion, même si l’autonomie et l’indépendance sont distinctes, elles sont interconnectées de manière synergique. L’autonomie sert souvent de point de départ, permettant aux individus de développer les compétences nécessaires pour atteindre l’indépendance. L’ergothérapeute vise à soutenir cette progression en offrant des stratégies personnalisées et des solutions adaptées à chaque personne. En travaillant conjointement sur ces deux aspects, l’ergothérapeute contribue à renforcer la résilience et l’autodétermination des individus, favorisant ainsi une participation occupationnelle dans tous les aspects de la vie quotidienne. Les deux verbes « pouvoir » et « vouloir » faire sont ainsi résumés, car ils illustrent la nécessité d’avoir la capacité physique et la volonté pour participer significativement à ses occupations quotidiennes et atteindre une vie autonome et indépendante. ✨
Michael Chaffel, Ergothérapeute Aix-en-Provence
Vulgarisation personnelle de mon expérience, l’idée est ouverte à la discussion dans les commentaires si cela vous intéresse !
Berengere Thibault
Posted at 16:18h, 17 janvierJe suis aussi très attachée à ces deux notions et je suis ravie qu’elles soient toujours d’actualité dans le discours des ergothérapeutes. Au début de ma pratique (début des années 2000) nous affirmions notre spécificité professionnelle sur la distinction que nous faisions entre l’indépendance et l’autonomie. Aujourd’hui notre identité professionnelle est plus basée la notion d’occupation.
Je ne partage pas votre définition de l’indépendance, je voulais donc savoir si la votre était issue d’ un auteur que je ne connais pas… Ma référence est Brofenbrenner et en ergo Nicole Turlan.
Je pars des définitions dépendance = fait, pour une personne, de dépendre de quelqu’ un ou de quelque chose. C’est donc le fait de faire seul. Ex : une personne avec un lock-in syndrome est totalement dépendante.
Autonomie vient de « auto » « nomos » se gérer, se gouverner soi-même, le contraire étant l’héteronomie, voir les travaux de Kant.
Cette même personne avec le lock-in syndrome peut être totalement autonome si elle a à disposition un outil de communication pouvant lui faire exprimer sa pensée, ses besoins et demander à autrui de l’aider à y répondre.
Qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à me communiquer vos références car les miennes datent et ne sont peut-être plus à jour.
Michael Chaffel
Posted at 18:49h, 17 janvierBonjour Madame,
Tout d’abord, je vous remercie pour la qualité de votre questionnement. Lors de mes études (relativement récentes puisque je suis diplômé depuis 2019), nous avons largement utilisé un ouvrage de référence pour établir les bases du vocabulaire de l’ergothérapie, intitulé « De l’activité à la participation », rédigé par Sylvie Meyer, 2013, disponible sur le site de l’ANFE. Dans cet ouvrage, la notion d’autonomie est définie comme suit : « la liberté de faire des choix en tenant compte d’éléments internes et externes, et d’agir en fonction de ceux-ci ». Quant à la notion d’indépendance, la définition est la suivante : « le fait d’être capable de réaliser des activités de la vie quotidienne de manière satisfaisante ». C’est sur cette base que je me suis permis de résumer ces deux notions, mais peut-être n’ai-je pas formulé cela de la manière la plus précise, car je suis entièrement d’accord avec vos deux exemples, notamment celui de la personne atteinte du lock-in syndrome. En reprenant vos termes, l’idée serait « le fait de faire seul », conditionné par le fait de prendre la décision de le faire, c’est-à-dire le « vouloir ». Ainsi, si une autre personne effectue cette tâche, cela serait-il satisfaisant pour elle ? Participe-t-elle véritablement à ses activités quotidiennes ? Il est possible que ma formulation dans l’article ne soit pas assez explicite à ce sujet.
Cependant, en ce qui concerne votre définition de l’autonomie, il semble peut-être manquer une dimension externe. Comme vous l’avez très bien démontré, cette dimension peut être compensée par une aide technique, surtout lorsque de problématique d’ordre physique. Qu’en pensez-vous ?